Résumé:
Les champignons endophytes constituent une ressource biologique stratégique en biotechnologie en raison de leur aptitude à s’adapter à des environnements hostiles et à interagir positivement avec les plantes hôtes. Cette étude a porté sur l’évaluation de la résistance de quatre souches fongiques endophytes isolées des racines de palmier dattier (Phoenix dactylifera L.), face à différents stress abiotiques simulés in vitro.
Avant toute expérimentation, une vérification morphologique macro- et microscopique des isolats a été effectuée, permettant de les classer en deux genres fongiques principaux : Aspergillus (TBS33, KHS31) et Penicillium (TCS34, TFS35). Les souches ont été soumises à plusieurs stress : thermique, salin (NaCl : 0,1 à 2 mol/L), hydrique (PEG 6000 : 5 %, 10 %, 30 %), oxydatif (H₂O₂ : 10 à 40 volumes), lumière UV-C (10 à 30 min), rayonnement gamma (0,5 à 5 kGy), ainsi qu'à l’exposition à des métaux lourds (Cu, Pb, Cd à 200, 1000 et 4000 ppm). Selon la nature du stress, différents milieux de culture ont été utilisés.
Les résultats montrent une tolérance remarquable de la souche TBS33 d'Aspergillus niger, qui a maintenu une croissance active jusqu’à 45 °C, 2 mol/L de NaCl, 30 % de PEG 6000, 40 volumes de H₂O₂ et 5 kGy de rayonnement gamma. Cette souche a également toléré des concentrations élevées de Cu et Pb (1000–4000 ppm). La souche TFS35 de Penicillium sp. a présenté une tolérance exceptionnelle au cadmium (Cd) jusqu’à 4000 ppm. Le test colorimétrique au FeCl₃ pour la détection des sidérophores, a révélé une coloration jaune pâle, indiquant une faible production, probablement de type carboxylate.
Ces résultats confirment que les champignons endophytes isolés du palmier dattier possèdent une résistance remarquable à divers stress abiotiques, faisant d’eux des candidats prometteurs pour des applications en biotechnologie, notamment dans la bioremédiation et l’agriculture durable en milieux extrême