Résumé:
Notre étude a pour objectif de caractériser les aspects morphologiques et immunohistochimiques du carcinome de l’endomètre chez les femmes âgées de 36 à 79, afin d’améliorer son diagnostic, son pronostic et préciser les stratégies thérapeutiques.
Cette étude rétrospective a porté sur une cohorte de 50 cas, analysés selon des critères histopathologiques, incluant le type tumoral, le grade, le stade d’avancement et la présence d’emboles vasculaires. Parallèlement, une investigation immunohistochimique est réalisée pour évaluer l’expression des récepteurs hormonaux (œstrogènes et progestérone), de la protéine p53, ainsi que des protéines impliquées dans le système de réparation de l’ADN (MLH1, PMS2, MSH2, MSH6).
Nos résultats ont montré une prédominance du carcinome endométrioïde, majoritairement de bas grade et diagnostiqué au stade précoce. Les tumeurs bien différenciées présentaient une expression conservée des récepteurs hormonaux, tandis que leur perte était associée aux formes de haut grade. Une forte expression des récepteurs hormonaux (ER/PR) a été retrouvée dans la majorité des cas. Concernant la protéine p53, une surexpression ou une perte complète est observée dans plus de 80 % des cas. Cependant, en l’absence d’analyse moléculaire de la mutation POLE, il n’est pas possible d’exclure que certains cas appartenant à la classe moléculaire POLE mut soient erronément classés comme p53 muté. En effet, environ 35 % des tumeurs POLE mut présentent une mutation P53, mais sans impact péjoratif sur le pronostic. Cela est particulièrement important pour distinguer les formes agressives authentiques (séreuses, carcinosarcomes) des endométrioïdes de grade 3, qui peuvent également exprimer p53 de façon aberrante.
Une instabilité des microsatellites a été identifiée chez 38,46 % des patientes, à travers la perte des protéines de réparation de l’ADN, ce qui souligne l’intérêt pronostique de ce profil. Par ailleurs, la présence d’embolies vasculaires est observée dans 20 % des cas, indiquant un risque accru de dissémination tumorale. Ainsi, l’intégration conjointe des données histopathologiques et immunohistochimiques permet une classification plus précise des carcinomes de l’endomètre, conforme aux recommandations internationales récentes. Cette approche améliore la stratification pronostique et oriente vers une prise en charge thérapeutique personnalisée.
Pour conclure, d’après cette étude il recours une prédominance du carcinome endométrioïde de bas grade, diagnostiqué précocement, avec forte expression hormonale, anomalies de p53 et un profil MMRd. L’intégration morphologique et immunohistochimique permet ainsi d’affiner le pronostic et d’orienter vers une prise en charge personnalisée
