Résumé:
Pendant des décennies, l'utilisation d'insecticides chimiques a été le pilier de la lutte contre
les insectes nuisibles, grâce à leur efficacité rapide. Cependant leur utilisation intensive
s'accompagne d'effets secondaires importants sur l'environnement et les écosystèmes. Dans
ce contexte, des insecticide alternatives d'origine naturelle sont devenus une priorité. Dans
le cadre de cette approche, notre étude a pour objectif d’évaluer le potentiel insecticide
d'extraits phénoliques de trois plantes médicinales et aromatiques à savoir: Pistacia
lentiscus, Urtica membranacea et Cistus monspeliensis. L’extraction des polyphénols a été
réalisée par deux méthodes: Macération et Soxhlet, en utilisant la partie aérienne de chaque
plante. Les préparations du biopesticide ont été formulé en utilisant deux doses pour chaque
extrait (D1= 200 μl et D2= 250 μl) + Tween 80 (comme tensioactif non ionique) + eau
distillée. L’efficacité de ces biopesticides préparés, a été testée sur deux insectes ravageurs
de denrées stockées (Capucin des grains Rhyzopertha dominica et le charançon du riz
Sitophilus oryzae). Le traitement a été appliqué in vitro par pulvérisation directe sur les
insectes adultes placés dans des boite de Pétris. Le suivi de la population résiduelle a été
effectué 1, 3,8 ,24 et 72 heures après traitement. Nous avons obtenu un rendement
d’extraction le plus élevé (14,87%) de l’extrait par macération de Cistus monspeliensis. Les
résultats obtenus révèlent que l'efficacité des traitements change significativement en
fonction de l'insecte et du temps (P=0.00<0.01). Nous avons observé un forte mortalité
(≈90%, Population résiduelle moins de 10%) au niveau de population du charançon de riz
par rapport à celle du capucin des graines. Cependant cette mortalité n’a été observée
qu’après deux jours de traitement. Nous avons conclu, que le traitement contre ces deux
insectes n’a pas d’effet immédiat et que ces biopesticides à base d’extrait phénolique pourrait
être inefficace sur certain insectes. Il est recommandé donc d’utiliser des concentrations en
polyphénol plus élevées dans les futures études pour déterminer les doses létales