Résumé:
Cette étude s’inscrit dans le contexte de la gestion durable de l’eau en agriculture irriguée dans la plaine de la Mitidja, une région clé pour la production maraîchère en Algérie. Le travail porte sur l’estimation des besoins en eau de la pastèque (Citrullus lanatus) cultivée dans la commune de Mahelma, située à 30 km au sud-ouest d’Alger, durant la période 2006–2024. Dans un contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources hydriques, une telle évaluation revêt un intérêt particulier pour améliorer l’efficience de l’irrigation et rationaliser l’usage de l’eau. La méthodologie repose sur l’utilisation du modèle CROPWAT 8.0, développé par la FAO, pour simuler les besoins hydriques de la culture en se basant sur des données climatiques mensuelles (températures, précipitations, humidité relative, vent, radiation solaire) sur 19 ans. Des données édaphiques (profondeur racinaire, réserve utile, perméabilité) ainsi que des paramètres culturaux ont également été intégrées. En parallèle, une enquête de terrain a permis de mesurer les volumes réels d’eau apportés par un réseau d’irrigation goutte-à-goutte, en tenant compte du débit des goutteurs, du temps d’irrigation, et de la fréquence des apports. Les résultats montrent que le besoin net en eau estimé par CROPWAT est de 2 609 m³/ha, tandis que le besoin brut, corrigé par l’efficience globale du système, s’élève à 3 727 m³/ha. En revanche, les mesures effectuées sur le terrain révèlent un besoin net réel de 8 820 m³/ha, soit plus de trois fois supérieur à l’estimation théorique, et un besoin brut de 12 600 m³/ha. Le taux de perte dans le réseau d’adduction est de 29,89 %, ce qui réduit considérablement l’efficience globale du système. Ce travail recommande la modernisation des systèmes d’irrigation et l’usage d’outils de simulation pour optimiser la gestion de l’eau, notamment dans un cadre agroécologique durable
