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Introduction. Le myélome multiple (MM) est une hémopathie maligne incurable fréquemment compliquée de lésions osseuses lytiques. Les événements osseux (EO) – fractures, hypercalcémie, compressions médullaires, chirurgie et radiothérapie – surviennent chez près de 80 % des patients au cours de la maladie et constituent un enjeu pronostique majeur.
Objectif. Évaluer l’impact des EO sur la survie globale à deux ans chez les patients atteints de MM, en analysant leur fréquence, typologie, lien avec la réponse thérapeutique, la rechute et la survie sans progression.
Méthodes. Étude prospective monocentrique (janvier 2022–mai 2025) incluant 129 patients nouvellement diagnostiqués. Les patients ont été répartis en deux groupes (EO. vs EO.) selon la présence d’un EO au diagnostic, avec reclassement en cas d’EO secondaire. Une analyse longitudinale du parcours thérapeutique a été conduite. Les courbes de survie ont été tracées selon la méthode de Kaplan-Meier ; les facteurs pronostiques évalués par régression de Cox.
Résultats. L’âge médian était de 68 ans (52,7 % de femmes). À l’inclusion, 46 patients (35,7 %) présentaient un EO inaugural (fractures vertébrales 17,1 %, hypercalcémie 12,4 %, radiothérapie 8,5 %), avec une moyenne de 1,96 EO/patient. Huit patients EO. (9,6 %) ont développé un EO secondaire, l’analyse de Kaplan-Meier estime un délai moyen de survenue à 22,4 mois (IC95 % : 21,3–23,5), traduisant une stabilité osseuse prolongée dans ce sous-groupe. Ces événements sont survenus, majoritairement en situation de progression ou de réponse insuffisante. Un EO inaugural augmentait significativement le risque d’EO ultérieurs. Le nombre total moyen d’EO atteignait 2,6/patient. La réponse globale =VGPR à la première ligne (53,3 % EO. vs 56,6 % EO., p = 0,72), mais cette analyse est limitée aux patients vivants à l’évaluation, alors qu’un nombre important de décès précoces (< 3 mois) était observé exclusivement dans le groupe EO., reflétant une agressivité initiale marquée. Toutefois, les rechutes étaient plus précoces chez les EO. (Médiane SSP : 21,7 vs 35,4 mois) et la survie à 2 ans significativement réduite (52 % vs 85%). Lanalyse de la mortalité selon le statut EO met en évidence une différence constante et significative entre les groupes, dominée par les décès liés à la progression ou aux complications osseuses. L’EO inaugural était un facteur pronostique indépendant (HR = 3,82 ; p = 0,004). Une concordance nette a été observée entre l’absence de réponse profonde et la survenue d’EO secondaire.
Conclusion. Les EO inauguraux traduisent une forme plus agressive de MM, associée à des rechutes précoces et une surmortalité, malgré une réponse initiale comparable. L’analyse longitudinale confirme que les EO secondaires surviennent en cas de réponse inadéquate. Ces données soulignent l’intérêt d’intégrer l’atteinte osseuse à la stratification initiale, de surveiller les patients à risque de progression précoce (PD24), et de proposer un traitement intensif d’emblée (IPI + IMiD + DARA + autogreffe). Les thérapies ciblant le microenvironnement osseux (anti-RANKL, DKK1, sclérostine) ouvrent la voie à |
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