Résumé:
La mammite bovine est la pathologie la plus coûteuse à travers le monde. En Algérie, cette maladie n’est pas bien étudiée. Pour cela, une étude transversale a été entreprise dans la région centre de l’Algérie durant la période allant de Mai 2011 à Mai 2013 et ce, afin d’avoir une réelle estimation de la prévalence des mammites cliniques et subcliniques, étudier la fiabilité de certains tests de dépistage des mammites, de mettre en évidence l’influence de certaines facteurs de risque sur la survenue des mammites, de connaitre les bactéries en cause et leur fréquence ainsi que leur antibiorésistance et de mettre en évidence l’efficacité de certaines mesures comme moyens de lutte contre les mammites. Le travail est réalisé sur 300 vaches en lactation présentes dans 50 exploitations bovines.
Selon l’objectif recherché, différentes techniques d’analyse des échantillons de lait à savoir le California Mastitis Test (CMT), l’examen clinique, le Speed® Mam Color, l’analyse bactériologique classique et la méthode de disques de diffusion ont été utilisées.
Il ressort de cette étude que les mammites cliniques et subcliniques sont bien présentes dans nos élevages avec des fréquences de 6% et 36.67%, respectivement. Le CMT a représenté un test fiable à utiliser comme moyen de dépistage des mammites subcliniques (96% de corrélation avec l’analyse bactériologique). L’analyse des échantillons de lait permet de mettre en évidence l’effet de la taille du troupeau, du rang de lactation et du stade de lactation sur les résultats du CMT. Ainsi, les mammites subcliniques sont plus fréquentes dans les grands troupeaux (classe 4), surtout chez les vaches âgés (quatrième rangs de lactation et plus) mais notamment chez les vaches qui sont au début et en fin de lactation. Les staphylocoques coagulasse négative (SCN) sont les germes les plus incriminés dans les mammites (33.65%). Les germes dits "d’environnement" ont été majoritaires avec une fréquence globale de 39,42%.
L’étude de l’antibiorésistance des germes isolés révèle l'existence de très forte résistance à la pénicilline (100% pour staphylocoques coagulasse positive et 71,42% pour SCN). En revanche, les staphylocoques ont révélé une sensibilité de 100% pour la gentamicine. Les aminoglycosides, les fluoroquinolones et les sulfamides-triméthoprimes ont montré une efficacité de plus de 80% face aux trois groupes de bactéries.
Suite à l’administration d’un traitement homéopathique, 75% de guérison des MC et 59,25% de guérison de MSC ont été noté.
L’utilisation ou non de produits de pré et de post-trempage des trayons à influencé de manière significative la prévalence des mammites subcliniques (p<0,05%).
