Résumé:
Le présent travail a pour objectif d'étudier la toxicité des métaux lourds (Cadmium, Cuivre et Plomb) chez la moule africaine Perna perna Born 1780, choisie comme espèce sentinelle, via les mesures des niveaux de la catalase "CAT" (marqueur biochimique de défense antioxydant) et quelques paramètres physiologiques en mode aiguë et en mode chronique. L'exposition aiguë des moules aux métaux lourds (Cu, Cd et Pb) a révélé une corrélation positive entre l'activité CAT et le gradient de contamination du milieu en métaux. De même, l'accumulation de ces métaux est proportionnelle à la concentration initiale ajoutée.
Ainsi, les résultats ont montré une perturbation physiologique pendant la période de contamination (augmentation des excrétions azotées et phosphorées). Par ailleurs, la décontamination (relargage des métaux accumulés) est remarquable et permet de réduire les niveaux d'activité antioxydante chez les moules déjà exposées aux métaux.
L'exposition chronique par la transplantation des moules en mer ont montré que l'induction de la catalase est influencée par les conditions environnementales et la pollution des milieux. En effet, une corrélation positive a été établie entre la concentration accumulée en métaux par les moules transplantées et le degré d'induction de l'activité de défense CAT. De plus, la décontamination des moules permet de réduire les concentrations des métaux bio-accumulées et l'activité CAT. Cette étude a permis de qualifier la catalase comme biomarqueur de défense antioxydant : sensible, rapide et efficace dans l'évaluation de l'état de santé du milieu environnant et pourrait être intégré utilement dans un réseau pérenne de mesure en routine de la qualité et de la santé des écosystèmes marins.
