Résumé:
L’objectif assigné à notre travail consiste à valoriser la fraction aromatique d’une plante médicinale, la lavande papillon (Lavandula stoechas L.), en aromathérapie anti-infectieuse.
L’extraction de l’essence aromatique de la partie aérienne fraiche de la plante a été effectuée, à l’échelle industrielle, par entrainement à la vapeur d’eau. La détermination de la composition chimique de l’huile essentielle (HE), réalisée par Chromatographie Gazeuse-Spectrométrie de Masse (CG-SM), a révélé la présence de 23 composés. Le composé majoritaire est l’acétate de linalyle avec un taux de 36.67%, suivi par le linalool (33.42%). Le camphre et l’eucalyptol ont été aussi détectés mais à faibles taux (6.38% et 4.86%, respectivement).
L’étude de l’activité antimicrobienne de l’HE a été accomplie par deux méthodes complémentaires (aromatogramme et microatmosphère), sur un large spectre de germes microbiens (13 bactéries à Gram + et 11 à Gram - ainsi que 6 souches fongiques). L’essence de lavande à toupet a présenté une activité antibactérienne majeure sur les souches de Staphylococcus aureus avec des Diamètres de Zone d’Inhibition (DZI) qui varient entre 46 et 85 mm pour la dose de 60µl d’HE par disque. En outre, cette huile est fongicide car la majorité des souches mycéliennes testées ont été inhibées totalement.
En microatmosphère, l’essence aromatique s’est avérée aussi un puissant fongicide sur toutes les souches, excepté Candida parapsilosis (DZI = 46 mm). De plus, une action « dose-dépendante », sur la majorité des bactéries à Gram+, a été notée. Par conséquent, cette fragrance pourra servir au traitement et à la désinfection de l’air dans les hôpitaux. Une éventuelle utilisation de cette essence pour lutter contre les mycoses ou les infections nosocomiales, ou encore pour la désinfection de l’air, parait pleinement justifiée.
En somme, les résultats obtenus, lors de ce screening antimicrobien, laissent entrevoir des perspectives d’application de l’essence des lavandes en aromathérapie anti-infectieuse.