Effet de la combinaison des facteurs écologiques sur le cèdre de l'Atlas dans le parc national de Chréa

Abstract

Les sols de montagne constituent un biotope majeur dans la préservation des peuplements forestiers, entre autre la cédraie, potentiellement hautement vulnérable aux changements des conditions écologiques. Afin de comprendre les répercussions des changements des conditions écologiques sur la fertilité biologique des sols de montagne, cette thèse s’appuie sur une expérimentation d’effet de versant sur la stabilité écologique de la cédraie. La démarche conceptuelle de cette thèse a été d’étudier les effets des versants et des glissements saisonniers sur (i) la dynamique des communautés pédofauniques et la structuration de leurs réseaux trophiques selon le profil pédologique, (ii) la dynamique des différents composés chimiques et physiologiques du cèdre qui constituent le reflet du métabolisme primaire et secondaire, (iii) les interactions s’établissant entre la performance du cèdre et les communautés établies et (iv) les caractéristiques physico-chimique du sol. Nos résultats montrent une très forte démarcation pédofaunique en faveur du versant Nord par rapport au versant Sud, avec un nombre important de taxa de la microfaune (nématodes), comparé à la méso et macrofaune. Une très forte dynamique du processus de recrutement d’individus en fonction de l’ouverture de la canopée. Il a aussi été enregistré une suprématie pédofaunique décroissante au fil des horizons pédologiques (H1>H2>H3) au niveau des deux versant (Nord et Sud). Les résultats relatifs à la disponibilité de la pédofaune sont en lien la saisonnalité, où on enregistre une croissance progressive des abondances dès le début de la saison humide et une diminution graduelle dès le début de la saison sèche. Nos résultats montrent aussi que les adaptations des cascades trophiques installées dépendent fortement du contexte de l’étude. Ils soulignent une abondance de phytosaprophage (Brachyiulus sp.) et de prédateur (Gamasida sp.) sur sol riche en argile et en limon fin et grossier qui entrainent une meilleure production de phytomasse et une quantité très importante de caroténoïdes. Le même constat est est signalé à travers l’installation de la cascade trophique à phytosaprophages (Oribatidasp.) et Collembola sp. ainsi que les prédateurs (Phytoseiida sp. et Gamasida sp.), sur sol riche en matière organique et très aéré, durant les saisons humides et sèches. Ces deux scénarios, renforcent les fonctions photosynthétiques du végétal et ainsi ses capacités pour une meilleure séquestration des émissions de carbone, permettant au cèdre de jouer un meilleur rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ces résultats inédits offrent de nouvelles perspectives de recherche sur l’importance de la prise en compte des conditions environnementales locales, caractéristiques physico-chimiques du sol mais aussi au recrutement des cascades trophiques, pour une compréhension plus fine des patrons de la stabilité écologique des cédraies en forêts de montagne.