Résumé:
La comorbidité, troubles mentaux et addictions est une problématique fréquente en pratique clinique quotidienne. Elle serait de l’ordre de 50% selon la plus part des études épidémiologiques.
Sur le plan clinique, cette cooccurrence est source de confusion diagnostique du fait du chevauchement des symptômes cliniques de l’addiction avec ceux des autres troubles mentaux. Il en découle de cette confusion, des difficultés de prise en charge, aussi bien sur le plan de la priorité du soin (psychiatrique ou addictologique) que sur le plan pharmacologique (choix des molécules et efficience thérapeutique) compte tenu des mécanismes synergiques sous tendant ces deux pathologies.
Dans cet ordre, nous avons mené une étude prospective chez un échantillon de 100 patients bénéficiant d’un diagnostic de dépendance aux opiacés, avec comme objectif : relever la fréquence des comorbidités psychiatriques et dresser le profil évolutif de cette population clinique.
Les résultats de notre étude corroborent les données de la littérature, tantôt sur le plan épidémiologique que sur les plans évolutifs et thérapeutique.
Le faible taux de rétention dans le dispositif de soin relevé dans notre étude, semble être imputable en bonne partie aux aspects organisationnels du dispositif structurel tels que : l’hiérarchisation du soin, le manque de formation du personnel et l’absence d’une authentique politique de prévention des risques notamment chez cette population qui reste des plus vulnérables.