Résumé:
La Border Disease (BD) est une maladie à répartition mondiale causée par un
« Border Disease Virus » ou (BDV), infectant communément les ovins, caprins et
bovins, causant chez les ruminants des pertes économiques considérables. Les
animaux infectés de façon permanente (IPI) constituent la principale source
d’infection dans un troupeau.
Notre travail a été mené entre 2015 et 2016, ayant pour objectif essentiel la
détermination des statuts sérologiques des cheptels ovins vis-à-vis de la BD ainsi
que l’étude d’influence de quelques facteurs de risque associés. Au total, 56
troupeaux de neuf wilayas ont été visités et 689 échantillons de sang ont été
prélevés chez des ovins adultes âgés de 6 à 24 mois (n = 576) et chez des agneaux
âgés de moins de 6 mois (n = 113). Les sérums des échantillons d'adultes ont été
testés par ELISA-Ac pour détecter des anticorps spécifiques ; 197 parmi eux ont
ensuite été caractérisés
par le test de neutralisation virale (virus neutralisation test ou
VNT) pour la détection d'anticorps spécifiques neutralisants du BDV et le Virus de la
D
iarrhée Virale Bovine (BVDV-1 et BVDV-2).
Cinquante Cinq (55) troupeaux (avec un pourcentage de 98%) avaient au moins un
animal séropositif et la séroprévalence apparente au sein du troupeau était estimée à
60,17% (IC à 95%: 52,96-66,96). La véritable séroprévalence fondée sur la
sensibilité et la spécificité estimées de l’ELISA-Ac était de 68,20% (IC à 95%: 60,2-
76,3).Ces taux de séroprévalence élevés suggèrent que le BDV est répandu avec
une allure enzootique dans toute la région d’étude. Ils témoignent, d’une part, d’une
forte circulation du virus et d’autre part, d’une infection récente étant donné que seuls
les animaux âgés de 6 à 24 mois ont été échantillonnés. Dans cette enquête, des
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différences régionales marquées en matière de séroprévalence intra-troupeau sont
enregistrées avec des taux estimés entre 18 et 100% selon les wilayas ; cependant
ces différences n’étaient pas statistiquement significatives. Une faible performance
de l’ELISA-Ac
a été observée, en particulier pour la spécificité qui à été estimée à
84%, ce taux relativement faible pourrait être expliqué par le fait que le Kit utilisé est
plus adapté aux souches européennes de Pestivirus.
Cent quarante-quatre (144) sérums étaient positifs en VNT avec des titres supérieurs
de deux à trois fois pour le BDV que pour le BVDV-1 ou le BVDV-2 nous laisse dire
que le virus qui circule en Algérie est celui de la maladie frontalière plutôt que celui
du BVDV. En revanche 2 sérums étaient fortement positifs pour le BVDV-2, signalé
pour la première fois dans nos cheptels ovins en Algérie. Plusieurs facteurs de risque
ont été étudiés tels que le climat, le relief, la gestion des troupeaux et la présence
d'autres espèces de ruminants ont été identifiés comme étant liés au BDV.
Cependant
, ils doivent être considérés comme spécifiques au contexte algérien et
généralisés avec prudence aux autres pays endémique, en raison du nombre limité
de troupeaux et d'animaux testés ainsi que la zone d'étude.
Aucun antigène viral n’a pu être isolé. Cela pourrait être expliqué par le fait qu’un
nombre limité d’animaux de moins de 6 mois a été testé dans chaque troupeau.
Des études complémentaires sont nécessaires pour détecter et isoler les souches de
virus circulant dans le pays et comprendre leurs distributions et impact sur nos
troupeaux.