Evaluation de certains facteurs de variation de la fertilité chez les vaches laitières

Abstract

Résumé L’étiologie de l’infertilité en élevage de bovin laitier est complexe, de type multifactoriel, et potentiellement variable d’un élevage à un autre ou d’un animal à l’autre. L’objectif de ce travail consiste à déterminer et à comparer la fertilité des vaches après utilisation de deux stratégies (saillie sur chaleurs naturelle vs insémination artificielle sur chaleurs synchronisées), puis d’apprécier l’influence des marqueurs nutritionnels et d’inflammation sur la fertilité. L’étude a été réalisée sur un échantillon de 25 vaches laitières provenant d’un élevage situé à Tipaza (Kolea). Après identification des animaux et enregistrement des troubles de santé pendant la période précédant la saillie ou IA, les vaches ont été divisées en 2 lots ; lot1 (n=11): vaches saillies sur chaleurs naturelles et lot2 (n=14) : vaches inséminées sur chaleurs induites. Les chaleurs de ce dernier lot ont été synchronisées en utilisant (I) Prid® Delta associé à la PGF2α et (II) une seule injection de PGF2α. Le prélèvement de sang ainsi qu’une notation de l’état corporel ont été réalisés avant la saillie ou IA. Le prélèvement de sang a permis de doser : le BHB, le glucose, le cholestérol, les protéines totales, l’albumine, les globulines, le ratio albumine/globulines, le fibrinogène, et le ratio protéines plasmatiques/fibrinogène. Les résultats obtenus montrent que les paramètres de reproduction de notre échantillon (IV-première chaleur : 74,5±41,82j, taux de vaches avec IA ou saillie ≥ 3 : 52 %, IV-début de traitements de synchronisation/saillie naturelle : 177,35±39,84 j) sont dégradés et supérieurs aux objectifs de reproduction. Comparativement aux vaches saillies sur chaleurs naturelles, le taux de gestation est significativement plus faible chez celles inséminées sur chaleurs induites (81,82% vs 42,86%, p =0.04). L’appréciation de l’influence des indicateurs nutritionnels et d’inflammation montre qu’au moment de la saillie/IA, la glycémie, NEC et cholestérolémie sont restées dans la fourchette physiologique chez la majorité des vaches. Cependant, le taux de vaches non gestantes est inférieur chez les animaux présentant une concentration élevée en BHB, une albuminémie faible, un ratio albumine/globulines très faible, une concentration de fibrinogène et un ratio protéines plasmatiques/fibrinogène élevés. Les résultats obtenus soutiennent l’existence d’un statut inflammatoire qui semble en relation avec la baisse de fertilité observée dans cet élevage.