Microbiologie et épidémiologie des infections sur matériel en chirurgie orthopédique du CHU Blida

Abstract

Introduction - objectifs : L’infection ostéo-articulaire sur matériel (IOAM) est une crainte certaine en chirurgie orthopédique dans la mesure où elle peut altérer les bienfaits d’une intervention destinée à améliorer la fonction d’une articulation et réparer les conséquences d’un traumatisme. Notre étude a pour objectif d’estimer la prévalence des IOAM, de définir les profils microbiologiques et épidémiologiques de ces dernières. *Matériel et méthodes : Notre étude est triennale et se veut rétrospective sur la période allant du 01 janvier 2015 au 31 décembre 2017. Ont été inclus tous les patients ayant bénéficiés d’une pose sur matériel et ayant effectués leur suivi médical au service de traumatologie et de chirurgie orthopédique du centre hospitalo-universitaire de Blida. Ont été exclu de l’étude les patients initialement opérés dans les autres services, et les patients qui n’ont pas de dossier complet, ou qui n’ont pas eu de bilan microbiologique. Une fiche d’exploitation standardisée, destiné au recueil des informations clinique sur le patients et une fiche des résultats bactériologiques, on été documentées pour chaque patient inclus dans l’étude. Toutes nos données ont été saisies, uniformisées et par la suite exploitées sur Excel. *Résultats : 78 ,76% (3037/3856) des patients admis au service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU BLIDA pour une intervention chirurgicale ont bénéficiées d’une pose de matériel : 2760 de Matériel d’ostéosynthèse, 164 prothèses totales de la hanche (PTH), 75 prothèses totales du genou (PTG), 50 prothèses intermédiaires et 38 prothèses cervicaux-céphaliques (PCC). Pour 3037 poses de matériel, 137 cas d’infections ont été diagnostiqués soit un taux de prévalence de 0.045 (4.5%). Il est remarqué que l’infection touche pratiquement tous les âges, mais légèrement accentuée sur la tranche des 45/55 ans. Par type de sexes, l’infection touche deux fois plus les hommes que les femmes (66% versus 34%). Le néoplasie et le diabète sont les facteurs de risque prédominant de la survenue de l’infection avec des taux respectifs de 28% et 20%(voir 39 et 28 patients).22patients seulement ont présenté des symptômes de fièvre versus 70 patients ont présenté des signes locaux de douleur. l’IOAM est plus predominante chez les patients qui ont subit une pose de materiel au niveau du femur 34% (47 /137 ) . L’infection survient principalement sur PTG 10.66% (8/75) suivi des PCC 10.52%(4/38). Le risque infectieux sur matériel d’ostéosynthèse occupe le dernier rond avec un pourcentage de 4.05 (110/2760), malgré qu’il soit le matériel le plus posé. La plaque vissée et les fixateurs externes sont le matériel d’ostéosynthèse le plus infecté avec des taux respectifs de 41.81%(46 /110) et de 10%(11/110).L’infection est documentée microbiologiquement dans 65% (89 /137) des cas. Pour les 89 patients, il y’a eu 107 prélèvements. La majorité des prélèvements sont effectués sur le pus, soit 68% des cas suivi de la fausse membrane 12%. Les germes les plus souvent isolées dans notre étude sont en premier rang les staphylocoques, Staphylococcus aureus (48/145) soit 33.10% et les staphylocoques à coagulase négative (15 /145) soit 8.96% suivis par Enterbacter sp, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas sp et Acinetobacter sp avec des pourcentages allant de 10% a 6.2%. Dans notre série de 137 cas 110 patients ont bien évolué, alors que 17 patients ont récidivé et ont été repris chirurgicalement. *Conclusion : L’utilisation de matériel orthopédique implique un réel risque infectieux .Le développement de nouveaux implants orthopédiques plus sure est nécessaire.