L'évaluation de la vulnérabilité des phares côtiers en Algérie face aux risques naturels

Abstract

Les installations maritimes coloniales en Algérie étaient parmi les premières constructions françaises en raison de l'importance de transport maritime à cette période de colonisation. En effet, aujourd'hui les 1622 kilomètres du littoral algérien présentent des constructions portuaires et côtières datant de plus d'un siècle et demi, et on trouve un nombre assez important de phares qui représentent l'architecture du XIXème et début du XXème siècle. L'ensemble de ces édifices constituent une richesse patrimoniale très intéressante qui varie de l'Est à l'Ouest à travers les styles architecturaux, les typologies constructives, les matériaux, les techniques constructives et les détails architectoniques. Dans un cadre de préservation et de conservation du patrimoine bâti des XIXème et XXème siècles situé sur le littorale, la question de vulnérabilité de ces phares en maçonnerie face aux risques naturels est devenu très importante et d'actualité, vue que l'Algérie par sa situation géographique est soumise aux aléas naturels parmi lesquels: " les séismes, les risques géologiques, les risques climatiques, et les risques marins". On pose aujourd'hui la problématique de conservation pré et poste catastrophe des phares dans une optique de réutilisation de cette richesse patrimoniale à travers des interventions sous forme de : restauration, réhabilitation, entretien périodique ou reconversion; surtout qu'on a vu ces deux dernières décennies qu'un nombre assez important de phares ont perdu leur fonction initiale au fil du temps vu que les aides à la navigation électroniques ont imposé leur logique et profondément bouleversé les méthodes de navigation maritime. En Europe et à travers le monde, l'avenir des phares abandonnés passe le plus souvent par une reconversion généralement touristique grâce à leur situation par rapport à la mer, leurs valeurs historique, paysagère et parfois stylistique. Nous abordons notre thème de recherche à travers une méthodologie explicative où les deux méthodes qualitative et quantitative sont utilisées en deux volets : Le premier volet est consacré à l'étape de reconnaissance des phares grâce à la méthode qualitative qui nécessite une recherche historique et une analyse descriptive des phares afin de ressortir la classification des typologies architecturales et constructives. Le deuxième volet s'intéresse à l'évaluation de la vulnérabilité à travers la méthode 3 quantitative, cette méthode repose sur l'étape exploratoire pour la connaissance des théories et méthodes d'évaluation de la vulnérabilité des bâtiments en maçonnerie, et en ensuite choisir la méthode d'analyse à adopter pour chaque typologie des phares en Algérie à travers l'approche analytique et numérique des cas d'étude, et en fin l'évaluation de leur vulnérabilité face aux risques naturels. L'objectif de cette recherche consiste à apporter des connaissances sur les phares à travers l'identification, l'étude historique et l'analyse architecturale pour faire la classification selon des typologies, et évaluer la vulnérabilité des phares en maçonnerie en Algérie et par la même constituer un support de connaissance à exploiter ou à utiliser par l'ONSM (Office National de Signalisation Maritime). Cet office est chargé de la gestion et l'exploitation des phares en Algérie s'en servira pour améliorer la pratique de conservation des phares qui peut être destructive dans les cas où les phares se trouvent dans à un état de dégradation avancé. Les résultats attendus de ce travail de recherche prennent en considération donc deux aspects à savoir l'architectural et le technique à travers la reconnaissance de ces bâtiments et leur degré de vulnérabilité afin de proposer le type d'intervention adéquat. Cette étude permettra aussi de développer une méthode pour l'évaluation de la vulnérabilité des bâtiments en maçonnerie du littoral face aux risques naturels.