Evaluation de la résistance de Culex pipiens aux insecticides chimiques (Organophosphorés et pyréthrinoïdes de synthèse) utilisées sur terrain

Abstract

La résistance aux insecticides chez les moustiques est un phénomène qui se développe de façon inquiétante. Les connaissances déjà anciennes sur les mécanismes de résistance et celles acquises très récemment, par la biologie moléculaire, laissent entrevoir des possibilités de gestion de la résistance. Dans la recherche de méthode alternative à la lutte chimique, l’utilisation des biopesticides est de plus en plus développée contre les moustiques vecteurs de maladies. Les souches des champignons entomopathogènes sont les plus prometteuses dans cette nouvelle perspective. Pour apporter notre contribution, nous nous sommes intéressés à la réalisation des essais de lutte par l’utilisation de deux insecticides chimiques Atiphos 48 EC à 480g de matière active Chlorpyriphos-éthyl et le Décis à 10% de matière active deltamétrine et un biopesticide le Novacride à base de Metarhizium anisoplaie sur le moustique Culex pipiens de trois régions appartenant à deux étages bioclimatiques différents à savoir : Jijel, Réghaïa et Ouargla. La sensibilité des larves de Culex pipiens à ces trois produits a été evaluée dans des conditions de laboratoire. Trois doses ont été utilisées: D1= 0.0016g/ml D2=0.0032g/ ml, D3=0.0053g/ml pour le Chlorpyriphos ; D1= 0.0019g/ml, D2=0.0038g/ml, D3=0.0075g/ml pour le Décis, et D1=109 spores /ml, D2=108 spores /ml, D3=107 spores/ml de M. anisopliae. D’après nos résultats nous avons constaté que la mortalité des larves évolue avec l’augmentation des doses appliquées et de la durée après traitement. Les différents produits ont révélé une efficacité à l’égard des larves traitées. Chez les moustiques provenant des trois régions, nous avons obtenu 100% de mortalité ne dépassant pas les 10 heures après traitement avec les deux produits chimiques. Concernant le novacride le taux de mortalité appréciable ≥ à 50% des moustiques traitées n’est atteint qu’au bout de trois jours. A partir des larves mortes nous avons effectué un dosage de protéines par la méthode de Bradford, ce que nous montre une différence par rapport aux larves témoins dont ils étais plus élevée.