Résumé:
Les cépages autochtones de vigne (Vitis vinifera L.) sont principalement des
régions montagneuses du Nord de l’Algérie, composés de populations actuellement
dispersées spontanément. Le développement de la viticulture passe par la préservation
de ces cépages adaptés aux conditions pédoclimatiques locales. Ces derniers
possèdent des caractères organoleptiques et nutritionnelles appréciables, sont
actuellement menacés et en régression considérable.
La micropropagation constitue une méthode rapide et efficace pour régénérer,
multiplier et conserver ces ressources. Dans ce contexte et face à cette problématique,
s’inscrit notre étude qui vise à développer un protocole de régénération efficace de trois
cépages autochtones (Ahmar Bou Ameur, Tadlith et Lakhzine) via le microbouturage
afin de sauvegarder et de préserver cette ressource génétique. Indépendamment des
cépages testés, la meilleure propagation des pousses a été obtenue sur milieu
Murashige et Skoog (1962), modifié en teneur d’azote totale, forme de nitrate et calcium
apporté (MS3), additionné de 2,66 μM de BAP et 0,054 μM d’ANA. Le meilleur taux
d'enracinement des pousses régénérées (> 81%) a été atteint sur le même milieu de
culture dépourvu d’ANA avec absence de changements morphologiques de tout les
vitro-plants. Nous suggérons la micropropagation qui pourrait être une voie prometteuse
pour la préservation de notre patrimoine viticole.
Plusieurs virus de la vigne ont été signalés en Algérie et en particulier dans la
collection de matériel génétique de la vigne, c'est donc un grand défi d’assainir ces
cépages de l'infection virale avant tout programme de sélection. Notre étude s'est
concentrée sur le développement de la chimiothérapie et la phytothérapie sur des
cépages autochtones collectés à partir des deux collections de vigne de l'ITAF. Tous
ces cépages ont été testés par DAS-ELISA et la présence de GLRaV-3 a été confirmée
dans tous les échantillons, le GFLV a été confirmé aussi dans certains cépages utilisés
pour l'assainissement. Après 8 semaines de culture in vitro des pointes de pousses
dans un milieu MS modifié (MS3 et MS’3) contenant respectivement de la Ribavirine
(20mg/l) et d’extrait d’ail à quatre concentrations différentes (100, 75, 50 et 25 %), le
test DAS-ELISA a révélé que le GLRaV-3 était totalement éliminé (100%) et le GFLV à
un taux significatif (> 60%).