Résumé:
L'espace public se caractérise par sa pluralité, tant du point de vue de la diversité
des lieux qu'il occupe, des formes qu'il prend que du point de vue des usages qu'il
accueille. L'espace de la ville traditionnelle et des centres historiques est souvent un lieu
d'affirmation forte de l'urbanité et un témoin de l'identité de la ville et de son histoire.
Cependant le développement extrêmement rapide des villes et la croissance
démographique ont longtemps cantonné la conception de l'espace public à une approche
essentiellement fonctionnelle. Aujourd'hui avec la ville moderne, l'espace public perd ses
caractéristiques graduellement avec le temps, il devient un vide déstructuré, sans aucune
qualité et convivialité.
L'espace public dans les villes traditionnelles (médinas et ksour) est caractérisé par
l'adaptation sur le mode vie des habitants avec les contraintes environnementales
spécifiques. cet espace se résume généralement par des ruelles étroites hiérarchisées, un
espace de rencontre par excellence d'une fonction commerciale (place du marché) et d'un
espace qui regroupe les différentes fonctions publics (rue principale ou une place
principale). C'est exactement le cas de la pentapole mozabite. En outre l'apparition des
nouveaux ksour au M'zab, à l'image de ksar Tafilelt, était dans le but de répondre à la
demande croissante de logements en réinterprétant les codes de I'architectures
traditionnelle mozabite. L'espace public de ce nouveau ksar accueille la voiture avec
d'autres activités de nos jours (rencontre e1 loisirs). Notre recherche a étudié l'espace
public dans le nouveau ksar de Tafilelt en prenant en considération son usage et son vécu
avec une comparaison entre l'ancien ksar de Beni-isguen et le nouveau ksar Tafilelt.
Notons que pour bien réussir un tel projet urbain, il importe d'étudier le mode de
vie des habitants et leur culture. En ce sens, le Ksar Tafilelt est une réussite à la fois
architecturale et sociale. Cette réussite est étroitement liée à la conscience des habitants :
ils ont participé activement à la construction de leur ville. Et ils continuent à afficher une
attitude écologique convenable grâce à laquelle la ville doit sa propreté. Ceci est également
vérifié à Gourna (Egypte) et à Habous (Maroc), ou les architectes et les urbanistes,
concepteurs de ces villes, ont avant tout étudié les traditions et les activités du peuple
destiné à habiter ces villes.