Résumé:
Les dysthyroïdies notamment l’hypothyroïdie constituent une cause fréquente de dyslipidémie augmentant ainsi le risque cardiovasculaire. L’objectif de cette étude est de rechercher ces troubles lipidiques au cours des dysthyroïdies et de déterminer la prévalence de ces affections endocrines dans notre population. Pour ce faire nous avons mené une étude observationnelle, prospective, transversale, descriptive et multicentrique portant sur 193 sujets appartenant à la région de Mitidja. Pour l’ensemble de la population, un dosage de la TSH et un bilan lipidique complet ont été effectué, 130 patients seulement avaient une prescription de dosages de T3 et de T4 libres, notre étude comportait également un questionnaire permettant l’identification des facteurs de risque.
Notre population est constituée de140 femmes (72,54%) et de53 hommes (27,46%), une prédominance féminine nette a été observée (p= 0,000). L’âge moyen de l’échantillon est de
45, 46 ± 14,8 ans avec un IMC moyen de 24,76 ± 4,51 Kg/ m². Les valeurs de la TSH oscillent autour d’une valeur moyenne de 3,49± 3,92μUI/ml sans aucune différence significative entre les deux sexes (P=0,138). La prévalence de dysthyroïdie était de 31,61%, l’hypothyroïdie représentait la forme majoritaire des dysthyroïdies avec une prévalence de 23,32 % contre 8,29 % de cas atteints d’hyperthyroïdie (P<0,05). Une prévalence significativement élevée de dyslipidémie a été constatée (P=0,000) quel que soit le statut en TSH, 64, 25 % de la population étudiée est concernée. Une corrélation positive significative a été notée entre les taux sériques de la TSH et le CsT (R de Spearman = 0,34 ; P=0,000) de même pour la TSH et les TG (R= 0,36 ;P=0,000) et la TSH et le LDL-Cs (R=0,30 ;P= 0,000).Cependant, aucune corrélation significative n’a été retrouvée entre les concentrations sériques des HDL-Cs et la TSH (R=0,11 ; P=0,1). L’anomalie lipidique la plus répondue chez les sujets présentant une hypothyroïdie est l’hypertriglycéridémie (66,6%) suivi par augmentation de taux de LDL (60%) et une hypercholestérolémie (53,3%). La dyslipidémie la plus fréquente en hyperthyroïdie est l’hypotriglycéridémie (56,2%) suivi par diminution de taux de HDL. (31,2%).
Les troubles lipidiques sont assez fréquents dans l’hypothyroïdie. Ces anomalies doivent êtres dépistés systématiquement dans la population générale et lors du diagnostic des dysthyroïdies et pour prévenir les complications cardiovasculaires