Résumé:
Ce travail constitue une contribution à la mise en place d’un système de suivi et de maîtrise de l’empreinte carbone au niveau de l’entreprise agro-alimentaire PROMASIDOR EL DJAZAIR et s’inscrit dans le contexte global de la lutte contre le changement climatique et la transition vers un développement bas-carbone, en s’appuyant sur les cadres théoriques du GHG Protocol, du Bilan Carbone de l’ADEME et des normes ISO 14064 et ISO 14001.
La méthodologie adoptée repose sur une cartographie détaillée des flux de carbone selon les scopes 1, 2 et 3, une collecte collaborative et exhaustive des données, et l’utilisation de la plateforme Carbon+Alt+Delete pour le calcul et la visualisation des émissions. Le bilan carbone réalisé pour l’année 2023 révèle un total de 216 839 tCO₂e, dont la quasi-totalité (plus de 98 %) provient du scope 3, c’est-à-dire des émissions indirectes liées à la chaîne d’approvisionnement, à la distribution, à l’utilisation et à la fin de vie des produits. Les ingrédients laitiers constituent le principal poste d’émissions (47,9 %), suivis par l’utilisation des produits (37,1 %) et les ingrédients non laitiers (9,2 %), tandis que les émissions directes (scope 1) et celles liées à l’électricité (scope 2) restent marginales (respectivement 0,4 % et 1,1 % du total)3. Cette structure d’émissions met en évidence l’importance stratégique de l’approvisionnement, de l’écoconception et de la sensibilisation des consommateurs dans toute démarche de réduction de l’empreinte carbone.
L’étude montre également que Promasidor El Djazair se distingue par une performance environnementale avancée, une conformité exemplaire aux exigences des normes ISO 14001 et ISO 26000, ainsi qu’à la réglementation environnementale algérienne, notamment en matière de gestion des déchets, d’efficacité énergétique et de reporting environnemental. L’entreprise affiche le plus faible niveau d’émissions parmi les filiales du groupe Promasidor, traduisant une maîtrise des impacts et une démarche proactive d’amélioration continue. Enfin, la crise sanitaire de la COVID-19 a été analysée comme un révélateur des vulnérabilités mais aussi comme un catalyseur d’innovation et de résilience, incitant l’entreprise à renforcer ses pratiques durables et à accélérer sa transition bas-carbone.
En conclusion, ce travail met en lumière la nécessité d’une approche systémique et intégrée pour la gestion de l’empreinte carbone dans l’agroalimentaire, en soulignant le rôle central des matières premières, de la logistique et de l’usage final des produits. Il démontre que la maîtrise de l’empreinte carbone, au-delà de la conformité réglementaire, constitue un levier stratégique pour la compétitivité, la responsabilité sociétale et la contribution effective aux Objectifs de Développement Durable (ODD) en Algérie
